La meilleure scène du reste de ta vie...
Bonjour mes anges !!!
Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de ces moments difficiles que nous traversons. De ces aléas de la vie qui se présentent à nous, et nous font souffrir, particulièrement en ce moment.
La pleine lune de ce week-end a été très éprouvante. Quelques jours avant, et dans les jours qui ont suivi, beaucoup de gens ont expérimenté des choses très dures.
Cette pleine lune, annoncée comme apaisante par beaucoup de pseudos voyants, n'a pas été si apaisante que ça. Cela n'a pas été le cadeau que l'on nous promettais. Non pas que j'y croyais moi même, cela fait bien longtemps que je ne me penche plus sur les cycles lunaires, car à mon sens, la création ne se fait qu'avec les formes pensées du moment, rien n'est écrit dans les pleines lunes, rien n'est prévu plus qu'autre chose dans leurs cycles. La lune met en lumière la nuit, le sombre, tout ce qui est caché. Tout se voit, s'illumine ou se détruit à son contact.
Il y a eu aux alentours de ce week end, une vague de suicides très importante. Portée par le décès de Robin Williams dans les journaux, mais aussi par le décès de gens inconnus, qui bataillaient contre une dépression latente eux aussi.
Quand j'ai appris le décès de Robin WIlliams, je ne sais pas pas trop pourquoi, moi qui ne pleure jamais d'ordinaire, j'ai lâché tout un tas de trucs. Je me suis rendue compte qu'il représentait beaucoup pour moi. Pour l'enfant que j'ai été. J'ai grandi avec un père qui était loin de représenter l'idéal que l'on se fait d'un papa, et je crois que j'y ai trouvé un substitut dans des films de Robin Williams. Comme beaucoup d'enfants de mon âge.
L'image d'un père aimant, qui se bat pour passer du temps avec ses enfants. Un père qui réalise qu'il n'est pas parfait, mais fait en sorte de changer, pour leur donner le meilleur, et notamment de l'amour et de l'affection. Amour, que je n'ai pas reçu de mon père à moi.
J'ai dernièrement coupé les ponts, pour la troisième fois de ma vie avec cet homme qui est plus à mon sens un géniteur qu'un père.
Cela devait être fait. Je n'ai aucune amertume, aucun ressentiment vis à vis de ça.
Mais depuis petite, chaque fois que je vois un homme proche de ses enfants, un "bon père", les larmes me montent.
J'ai trouvé tout au long de ma vie des pères de substitution, des images paternelles.
Raymond, mon premier guide, a été le plus important. Il n'était pas un père parfait de son vivant, pas même non plus après sa mort, mais il a été présent.
Pour Robin Williams, (L'un des plus illustres geek au monde !) cela a fait aussi remonter en moi, quelque chose que je sais déjà depuis longtemps. Les gens qui donnent de leur lumière, s'interdisent de donner de leur ombre, ils gardent tout en eux. Les gens qui se créent une façade souriante, aimante et pleine d'humour, se battent souvent avec les plus grandes blessures intérieures qui soient. Je me reconnais beaucoup là dedans.
Je donne, jusqu'à donner tout ce que j'ai parfois, je fais rire, j'aide, je redonne le sourire. Mais il m'arrive de passer par des "downs" intenses, que je garde pour moi.
Partant du principe qu'Une âme triste est plus dévastatrice qu'un microbe. (Citation de Steinberg, dite par Hershel, dans The Walking Dead, saison 4)
Les gens drôles, habités par une profonde tristesse, n'ont "pas le droit" aux yeux de la société d'être tristes. Car si eux sont tristes, ou mélancoliques, ou en dépression, cela enlève tout espoir aux gens moins drôles de surpasser leur détresse.
J'ai la flipette des clowns depuis gamine. Je pensais que c'était des restes du film "Il est revenu" de Stephen King. Mais non. Pour moi, les clowns se maquillent pour donner du fun aux enfants, mais surtout pour cacher leur profonde mélancolie. C'est cette mélancolie que je sens chez tous les gens drôles ou qui donnent de leur lumière aux autres qui me fait peur. Pour eux. La solitude dans la quelle ils se retrouvent.
C'est cette tristesse en moi qui parfois me fait peur.
Je ne peux pas dire que j'ai été en dépression véritablement dans ma vie. C'était plus épisodique qu'autre chose. J'ai l'impression, du haut de mes presque 33 ans, d'avoir vécu des milliers de vies en une seule. D'avoir fait tellement de choses que tout ça devient parfois lourd à porter, mais je le porte quand même. J'ai le sentiment d'être souvent fatiguée de porter tout ce passé, ces expériences, souvent douloureuses, parfois à la limite du raisonnable, qui auraient pu me faire glisser dans la folie.
Mais en y regardant de plus près, ces expériences ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je n'ai pas eu besoin de médication, de substances quelles qu'elles soient pour me relever. Jamais. J'aurais pu, ayant eu l'exemple à portée des yeux, mais non.
J'ai pris le parti d'aller voir plus haut, de me projeter plus loin en dedans de moi, allant jusqu'à vivre peut être plus intensément que les autres, ces expériences à l'intérieur.
J'ai observé mes comportements, observé le monde tel qu'il était, pas tel que j'aurais voulu qu'il soit. J'ai plongé dans les abysses de mon mental, j'ai ressorti toute la crasse, toute la boue et tous les sables mouvants qui me retenaient. Et c'est là, après l'une de ces expériences de vie pourrie que j'ai compris que j'étais la vie elle même. J'ai compris que ces expériences, qui ne faisaient pas de sens dans mon mental, n'avaient pas non plus d'autres sens que d'Être juste "là". Ce retour à la maison, loin des souffrances apparentes. C'est là que j'ai compris que le jugement ne servait à rien si ce n'est à les alimenter.
"ça ne devrait pas se passer comme ça, ça devrait être autrement, ça devrait changer, j'ai espoir d'un jour meilleur, j'ai espoir que les choses vont s'arranger".
On le pense tous. On pense que ça aide, mais ça n'aide pas. La vie continue, avec son lot de matière, parfois miraculeuse, parfois fécale (J'ai été la chercher loin celle là ! piou !).
Et il n'est d'expérience que parce que nous lui donnons ce nom là.
En vérité, il n'y a que la vie, et des humains qui se pensent séparés d'elle, qui jugent tout ce qu'elle fait.
Par les temps qui courent, tous nos jugements sont revus et corrigés. Les "gentils" sont poussés à devenir méchants. On est poussés à se battre pour survivre, à grands coups de messages comme celui ci dans des séries ou des films, comme The Walking Dead, Game Of Thrones etc. Ou les spectateurs jubilent lorsque le gentil héro parvient finalement à "gagner". A utiliser sa part d'ombre, pour créer de la lumière. Créer un renouveau. Il se relève, après avoir été bafoué, battu, laminé, et se relève plus fort encore qu'il ne l'a jamais été. (Rick grimes dans TWD saison 4, Ou Thyrion Lannister dans GOT saison 4 qui viennent de se terminer aux US par exemple)
ça crée des égrégores d'énergie puissants, qui permettent de soulever des montagnes. Peu importe ce que le héro devient après. Il s'est relevé, et ça, ça donne de l'espoir. ça donne envie de faire pareil, ça donne envie de combattre et de devenir un guerrier de la lumière de l’extrême. Je ne sais pas vous, mais chaque fois que je regarde un film, ou ce genre de séries, je me demande ce que moi, j'aurais fait à la place du personnage, comment j'aurais pu réagir face à une situation de survie, ou de résistance, ou même de résilience telle. (Just look at the flowers Lizzie...)
Se relever, et combattre.
Heureusement, il n'y a pas de zombies dans les rues, ni même d'enfoirés aussi pourris que dans GOT. Même si... ça se discute... lol
Nous sommes dans nos vies dans des situations identiques, même si elles restent métaphoriques dans les séries, les bouquins, ou les films.
On est confronté à de l'injustice, on est malmenés, on est tiraillés, on doit prendre des décisions lourdes de conséquences, on doit se relever et se bastonner encore et encore.
Problèmes de fric, problèmes de couple, problèmes de taf, des maladies. Tout ça prend beaucoup de place pour vous tous.
Je ne suis pas épargnée. Et je pense que je vais devoir prendre un job en plus de mon travail ici pour aider quelqu'un a faire face à une injustice, pis si je veux un jour pouvoir sortir mon deuxième bouquin, ou tout du moins, pouvoir garder un toit sur la tête. Trouver encore une autre solution, un plan C, D ou Z, car je crois que j'ai épluché presque tout le stock des lettres de l'alphabet ! lol
Malgré tout ça, je m'estime chanceuse. Parce que j'ai en moi une force considérable. J'ai vu cette force là s'exprimer à maintes reprises dans ma vie, et elle ne m'a jamais quittée. Je peux en donner, à l'infini, sans avoir peur d'en perdre une miette.
Je sais que ce n'est pas le cas pour tout le monde. Ce n'était pas le cas de Robin Williams, ce n'était pas le cas pour tous ceux qui ont décidé d'aller rejoindre les voisins du dessus.
On pourrait tout lâcher, on pourrait s'abandonner à l'idée de "rentrer à la maison". Car au delà de toute l'idée que l'on se fait du suicide, c'est bien de cela qu'il s'agit, "retourner à la maison". (ET En sait quelque chose d'ailleurs, pas pu m’empêcher !)
Mais ce n'est pas si simple. Le monde est ainsi devenu. Nous devons batailler pour obtenir justice, nous devons batailler avec un système qui ne fait pas de cadeaux, nous devons nous relever et combattre encore. Jusqu'au retour à la maison, qui lui aussi nous réserve quelques surprises.
Batailler dans une illusion.
Mais j'en viens là à l'idée première de mon article, qui était de faire une métaphore cinématographique.
Lorsque nous regardons un film, vient toujours une scène (voir plusieurs) ou le personnage principal vit un moment douloureux. Ou son voyage est freiné par je ne sais quel événement pourri, et ou il croit que tout est insurmontable, perdu à jamais et perd tout espoir. Lorsque l'on regarde le film, et où vient cette scène, nous ne sommes pas inquiets, nous ne sommes pas affectés, après tout, c'est juste un film...
Peu importe ce qu'il advient du héro, c'est juste un film, sur un écran.
C'est souvent LA scène charnière, celle où la situation, en apparence inextricable, va donner plus d'ampleur au film. Celle qui va aussi déterminer si l'acteur mérite un Golden Globe. LA scène après laquelle tout va s'enchaîner. La scène qui va faire d'un simple film, un chef d'oeuvre dont tous, nous nous souviendrons. Il se peut que cette scène, si l'on considère nos vies comme un simple film, soit la meilleure scène du reste de nos vies. La plus essentielle... ;)
C'est pas le happy end qui fait d'un film un chef d'oeuvre, c'est tout ce qui a mené vers ce happy end.
Chaque voyage, pour qu'il devienne un beau voyage, porte son lot de déconvenues, de déceptions, de chemins de traverse, de détours, de retours en arrière, de découvertes, de souffrances, de joies, de larmes, de séparations douloureuses, de retrouvailles, de soupirs, de baston.
S'il n'y avait pas eu de coupure de courant dans Jurassic Park, y aurait juste eu un film avec des gens qui visitent un zoo de dinos.
SI le Titanic n'avait pas coulé, ça aurait juste été un film de croisière avec un grut qui dessine une meuf à pwall.
Si Frodon n'en avait pas chié un peu pour détruire l'anneau dans la montagne, ça aurait juste été un film avec des petits bonhommes aux pieds poilus qui boient de la bière et font deux petits déjeuners.
Pour que la vie soit intéressante, pour que la vie soit un bon film, il faut en passer par des scènes charnières comme celles ci. Pour connaitre le "Rise again" de notre propre héro intérieur, de ce personnage principal que l'on est venu vivre ici bas.
Ces scènes nous rappellent que l'on est en vie. Que l'on fait parti de la vie, et nous donnent de la force pour nous relever. Pour vivre tout ce qu'il y a à vivre. Pour plonger dans la vie, peu importe ce qu'elle nous donne. peu importe la douleur. Car la douleur, comme tout le reste, est inconstante. Elle ne dure jamais. Elle passe, comme tout ce qui a l'apparente illusion d'exister.
La douleur, tout comme la vie, passe.
Il ne tient qu'à nous d'en faire un film digne d'un Academy Award. Vivez ce que vous avez à vivre à fond, plongez dans les recoins sombres, pour mieux ensuite être capables de voir la lumière. Plongez dans la mélancolie, le désespoir profond, laissez le faire ce qu'il doit faire de vous, et une fois qu'il en aura fini avec vous, comme tout bon maître qui se respecte, il va se barrer. Toutes les émotions que l'on traverse, sont autant de maîtres qui nous rappellent à quel point il est important parfois, de ne rien maîtriser.
Je vous souhaite à tous des scènes comme celles ci. Je vous souhaite à tous d'arriver à ne pas les juger si durement, à juste les observer et les vivre comme si vous étiez juste le personnage principal d'un film, qui un jour, le jour ou vous rentrerez à la maison, sera un putain de block buster.
Je vous souhaite et vous envoie toutes mes plus belles pensées de réconfort.
Si vous avez des idées noires, si vous n'arrivez pas à voir la lumière, n'hésitez pas à m'envoyer un petit mot, j'essayerais de faire tout ce qui est possible de faire pour vous aider. Appelez un ami, ne restez pas seuls, allez voir quelqu'un qui va pouvoir vous aider.
Parlez, dévoilez vous, trouvez des compagnons de route. A l'heure d'internet, il y a moyen de partager ces souffrances avec d'autres personnes qui vivent les mêmes situations.
Je vous aime. Courage à tous.
L'un des plus beaux monologues de Robin Williams... Will Hunting. Reposes en paix, Ô Capitaine, mon capitaine ! <3